Carnet de voyage au Burkina Faso Fairefaso, le lait équitable burkinabè, est né !
La journée s’est super bien passée. On a pris la route vers le nord-est à 180 kilomètres de Ouagadougou, direction Ouahigouya. Nous étions attendus pour le lancement du projet “Fairefaso - le lait équitable” à la laiterie Kossam Yadega. Sous les tonnelles pour se protéger d’un agréable soleil (43°C, tout de même !), des productrices et producteurs de lait s’étaient aussi déplacés pour ce grand jour. 160 producteurs livrent à la laiterie; aujourd’hui, ils étaient presque tous là !
J’ai donc retrouvé mes collègues, et en particulier Ibrahim Diallo, le nouveau président de Fairefaso. Il y a un mois, c’est lui qui me rendait visite dans ma ferme à Battice. Ensemble, nous étions allés plaider notre cause au Parlement européen puis à la Commission. Il faisait juste 40°C en moins qu’aujourd’hui.
Entre lui et moi, c’est la confiance réciproque – ce qui est crucial quand on lance un projet commun. Nous sommes devenus amis, comme si nous nous connaissions depuis des années.
J’ai donc l’immense plaisir de vous annoncer la naissance de Fairefaso, le lait équitable. C’est un projet unique entre cinq partenaires : l’Union des mini-laiteries au Burkina Faso, le MIG (qui est notre organisation pour la défense des agriculteurs belges pour un revenu correct), la Faircoop (Fairebel) et Oxfam-Solidarité. Ces partenaires représentent un bon mélange pour faire grandir un projet. Le MIG, Faircoop et Oxfam-Solidarité ont investi chacun 10 000 euros. Les 30 000 euros ont ainsi servi à acheter une camionnette pour collecter le lait et le livrer dans les magasins, une machine pour mettre les yaourts en pot, des petits pots, du matériel publicitaire pour rendre la nouvelle marque visible, et aussi un fonds destiner à payer le fourrage des vaches bien nécessaire en cette période où tout est sec.
Dans mon discours d’inauguration, je leur ai dit : Ibrahim et son équipe ont abattu du bon travail. Les partenaires leur ont mis de l’argent à disposition, mais c’est clair que le travail doit être fait sur place. Maintenant que Fairefaso existe, c’est comme dans la vie : la marque doit s’installer, se faire connaître, rester debout. Ça va prendre du temps. Il ne faut pas aller trop vite. Comme un bébé, Fairefaso avancera pas à pas.
Je suis d’autant plus fier qu’au début, ce projet n’a pas toujours été facile à défendre vis-à-vis de mes collègues du MIG et de Fairebel. Aujourd’hui, je suis content de leur prouver que c’est un beau projet lancé au Burkina Faso, et je sais qu’ils le soutiennent. D’ailleurs, tout le monde peut être fier : nous avons prouvé que nous avions un état d’esprit positif. La meilleure chose que nous puissions faire, c’est créer et non casser. Hier soir, dans un maquis (c’est comme ça qu’on appelle les bars, ici), j’ai entendu une chanson qui traduit parfaitement mes sentiments de cette journée : “Il n’est jamais trop tard !” Car ce n’est pas de la poudre de lait à prix cassé que nous devons importer en Afrique, mais partager notre savoir-faire.
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